L’État a présenté à Lyon un nouveau plan loup pour les cinq prochaines années. Un plan jugé inacceptable pour les associations naturalistes qui ont immédiatement décidé de quitter le Groupe National Loup.
Ce plan a été présenté lors d’une réunion à Lyon le lundi 18 septembre 2023, réunissant les membres du Groupe national Loup, qui regroupe divers acteurs tels que des éleveurs, des associations de protection de la nature, des organisations agricoles professionnelles, des élus, des bergers et des associations de chasseurs.
Après avoir pris connaissance de ce plan élaboré par l’État, six organisations naturalistes, dont le Fonds mondial pour la nature (WWF), France Nature Environnement, la Ligue de protection des oiseaux et l’Association de protection des animaux sauvages (ASPAS), ont décidé de quitter le Groupe national Loup.
Fabienne Buccio, préfète coordinatrice du cinquième plan national d’action affirme : « C’est un plan qui a été élaboré en étroite collaboration avec les associations de protection de l’environnement ainsi qu’avec le secteur agricole. Aujourd’hui, nous présentons le résultat de ce travail, et il est normal qu’il suscite des réactions de part et d’autre. »
France Nature Environnement a une vision différente du travail préparatoire de ce plan. Selon Jean-David Abel, le plan ne tient pas compte des années d’expérience depuis le retour du loup en France, et il ne prend pas en compte les leçons apprises. Selon lui, ce nouveau plan est principalement un geste politique destiné à apaiser les grandes organisations agricoles.
Deux points du futur plan national d’action ont particulièrement irrité les associations naturaliste :
- Il envisage de revoir le statut du loup au niveau européen en fonction de l’état scientifique de conservation de l’espèce, ce qui pourrait entraîner une rétrogradation du loup qui ne serait plus considéré comme une espèce strictement protégée ;
- Le plan facilite les tirs de défense simples, y compris pour les exploitations où le loup cause peu de dommages, en autorisant l’utilisation d’outils de vision nocturne. Les associations de défense de l’environnement considèrent cela comme une simplification des protocoles d’abattage des loups.
En fin de compte, le plan loup 2024-2029 semble être davantage une capitulation face à la pression des lobbys agricoles qu’une véritable tentative de concilier les intérêts des différentes parties prenantes tout en préservant une espèce en danger.